L’intelligence émotionnelle est un atout majeur dans le monde professionnel. Contrairement à la vision traditionnelle qui valorise la maîtrise de soi et la rationalité, raison et émotion coexistent en entreprise. Ils influencent même nos interactions et impactent nos décisions.
Nos émotions sont la clé de la qualité de nos interactions et de notre réussite professionnelle.

Comprendre et développer ces compétences devient fondamental pour naviguer efficacement dans un environnement de travail en constante évolution, où l’humain reste au cœur de la performance.
Cet article met en lumière l’importance de concilier raison et émotion en entreprise. Nous explorerons comment ces deux dimensions influencent nos interactions, avant d’analyser les compétences clés de l’intelligence émotionnelle.
Au programme :
1. Les émotions nous invitent à l’inter-action
2. Le lien entre raison et émotion
› Voyage de Descartes à Damasio
› Au-delà du QI : l’importance du Quotient Émotionnel
3. Les compétences clés de l’intelligence émotionnelle
› 5 compétences clés : introduction
› 1ère étape : se transformer soi-même
4. Le mot de la fin
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1. Les émotions nous invitent à l’inter-action
Dans l’article “Les émotions en entreprise, pour quoi faire ?”, nous voyons comment une émotion, déclenchée par une modification de notre environnement, génère un comportement ou une action.
En ce sens, nous pouvons considérer nos émotions comme des indicateurs des changements qui nous concernent.
Véritables alliées face au changement, nos émotions sont également essentielles pour comprendre les autres. Nous adaptons ainsi notre comportement quand nous souhaitons intégrer une nouvelle équipe.
Sans émotions, nous ne sommes en effet pas capables d’établir de relations sociales. C’est la capacité à percevoir, analyser et comprendre nos émotions et celles des autres qui nous permet de moduler notre communication.

Cette compétence, appelée Intelligence Émotionnelle, se trouve au cœur de nos interactions sociales et professionnelles.
Et la bonne nouvelle, c’est que nous pouvons toutes et tous développer cette aptitude. Elle s’apprend et s’affine à travers nos expériences de vie quotidienne.
2. Le lien entre raison et émotion
› Voyage de Descartes à Damasio
René Descartes a certes enrichi les mathématiques et la géométrie avec la méthode cartésienne et l’approche d’un raisonnement rigoureux.
Il a également poussé l’idée d’une séparation nette entre raison et émotion. Ces célèbres citations : “Je pense donc je suis” ou “ La raison est la seule chose qui nous rend Hommes” reflètent cette conviction.
En complément des travaux de Darwin ou Ekman sur la reconnaissance des émotions, d’autres chercheurs ont exploré le lien entre émotions et actions.
Dans les années 1990, Daniel Goleman popularise ainsi le concept d’intelligence émotionnelle. Il la définit comme une compétence clé pour réussir dans les relations sociales et professionnelles.
Ces apports sont complétés par Antonio Damasio, professeur de psychologie, de neurosciences et de neurologie en Californie. Dans ces ouvrages, il montre comment les émotions jouent un rôle central dans le raisonnement et la prise de décision.
Contrairement à Descartes, Damasio affirme que “Le cœur a ses raisons que la raison… est loin d’ignorer”.

À travers ses études en neurologie, il explique que notre cerveau ne se limite pas à calculer et décider froidement telle une machine. Nous ressentons des émotions, du plaisir ou du déplaisir ce qui influe sur nos décisions.
› Au-delà du QI : l’importance du Quotient Émotionnel
Le Quotient Intellectuel (QI) évalue des compétences analytiques et logiques. Il est souvent considéré comme la norme en matière d’intelligence, que ce soit en entreprise ou parfois dès l’école. Mais les institutions négligent souvent une autre dimension pourtant essentielle : celle des émotions.
Daniel Goleman, dans son ouvrage « Emotional Intelligence » publié en 1995, introduit le concept de Quotient Émotionnel (QE).
Selon lui, les compétences émotionnelles sont tout aussi vitales que les compétences techniques pour réussir, tant sur le plan personnel que professionnel.
En maîtrisant nos émotions et en développant notre Intelligence Émotionnelle, nous améliorons notre communication et notre compréhension des autres.
3. Les compétences clés de l’intelligence émotionnelle
› 5 compétences clés : introduction
L’intelligence émotionnelle représente l’ensemble des compétences pour vivre, agir et interagir de manière qualitative dans notre vie personnelle et professionnelle.
Elle englobe la capacité à percevoir, comprendre et gérer ses propres émotions ainsi que celles des autres. Elle joue un rôle fondamental dans notre capacité à auto-réguler nos émotions et leur intensité, à nous motiver pour réaliser une tâche et à agir avec intégrité.
Développer notre intelligence émotionnelle et travailler sur notre “self-control” est un levier de performance pour une communication plus efficace et des relations plus harmonieuses.
Daniel Goleman identifie cinq compétences pour définir l’intelligence émotionnelle et nous guider sur la voie de leur développement.

La Conscience de soi : la capacité à observer, ressentir et nommer ses émotions.
L’auto-régulation ou Maîtrise de soi : la capacité à réguler, calmer ou faciliter ses émotions, même sous pression.
La Conscience sociale ou empathie : la capacité à exprimer ses émotions et à comprendre les émotions des autres; on parle plus simplement d’empathie.
La Gestion des relations sociales : la compétence nécessaire pour construire et entretenir des relations interpersonnelles positives et une communication efficace.
La Motivation ou plutôt la capacité à s’automotiver : la capacité à prendre du recul sur nos propres compétences émotionnelles, seul ou accompagné. Cela représente un vrai travail individuel qui demande de l’énergie sur la durée.
› 1ère étape : se transformer soi-même
Développer son intelligence émotionnelle commence par une étape essentielle : se transformer soi-même.
Avant d’influencer ou inspirer les autres, il est indispensable de se concentrer sur ses propres émotions. Apprendre à reconnaître, nommer et accepter ses émotions, permet de prendre conscience de leur présence, de mieux réguler leur intensité et d’adapter nos comportements.
Cette introspection constitue le socle d’une intelligence émotionnelle solide. En posant ces fondations, nous facilitons des relations sociales plus authentiques, qui enrichissent à la fois notre vie professionnelle et personnelle.
Le premier levier de transformation et de performance, c’est nous-mêmes. une intelligence émotionnelle pleinement développée nous rend capables d’impacter positivement notre environnement.
Le mot de la fin
Dans un environnement professionnel en constante mutation, où la complexité des interactions humaines et la pression des objectifs sont omniprésentes, raison et émotion doivent coexister pour garantir une réussite durable. L’intelligence émotionnelle ne se limite pas à la régulation des émotions. Elle enrichit la qualité des interactions et la pertinence des décisions au sein des organisations.
Ce voyage entre raison et émotion met en lumière l’importance de dépasser la simple rationalité. Ces deux forces, loin de s’opposer, se complètent pour instaurer un leadership plus humain et des collaborations plus enrichissantes. La logique, aussi essentielle soit-elle, devient plus efficace lorsqu’elle prend en compte nos émotions.
Cela permet de relever les défis complexes du monde d’aujourd’hui.
Pour exceller dans un monde professionnel complexe, l’équilibre entre raison et émotion n’est pas une option mais une nécessité.
Pour aller plus loin sur l’intelligence émotionnelle, je vous propose de poursuivre votre réflexion avec l’article, L’intelligence émotionnelle, un levier de performance.
Inspiration : dunod.com/Les-5-clés-de-l’intelligence-émotionnelle